La densification urbaine au sud de Nantes est un argument pour justifier la construction d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Mais c’est en 20 ou 30 ans que, selon la DGAC, 15 à 16 000 personnes pourraient être accueillies dans des espaces rendus constructibles et, surtout, densifiés ! La métropole nantaise construit chaque année de quoi loger 17 000 habitants et ne manque pas d’espace : elle n’attend pas après le transfert d’aéroport. Dans les années qui suivraient le transfert, seules 4000 habitants pourraient être hébergés à l’intérieur du périphérique.
D'après porteurs de projet, le départ de l’aéroport de Nantes-Atlantique libèrerait les contraintes du Plan d’Exposition au Bruit sur 600 ha urbains existants, ce qui permettrait une densification urbaine et l’accueil de « 16 000 habitants à l’intérieur du périphérique » (tract du PS « Pourquoi je dis oui »)».
Les documents de travail de la DGAC de préparation à l'enquête publique de 2005-2006 et celui de JLR/DGAC de 2013, transmis au CéDpa début 2016, indiquent que le transfert permettrait la création de 7500 logements (17 250 personnes )… en 20 ans ou 30 ans2 ! Ces documents citent ces deux échéances et deux densités pour les espaces actuels sous PEB (2 ou 8 logements à l'ha), à comparer au 12 ailleurs sur Nantes métropole. Ce ne serait que sur 20 ou 30 ans qu’un changement en profondeur, par une transformation/densification très poussée du quartier des Couëts à Bouguenais.
Depuis 2004, chaque année, 7400 nouveaux logements sont construits sur Nantes métropole3 (pour 17 000 habitants chaque année). Il n’y a aucune pénurie : terrains militaires libérés réutilisés régulièrement, nombreuses « dents creuses », surfaces importantes de friches industrielles à l’intérieur du périphérique… Entre 2 et 5 km à l’extérieur du périphérique (là où se trouve Nantes Atlantique), les possibilités sont nombreuses.
Les contraintes actuelles sont basées sur un PEB très ancien et surdimensionné. Sa révision est indispensable. L'Acnusa a d'ailleurs souligné l'intérêt de l'étude réalisée par Adecs Air-Infra pour le CéDpa (rapport 2013). Les réticences de l’Etat à faire cette mise à jour sont troublantes !
Les contraintes du PEB (plan d’exposition au bruit)
Avec le transfert, peu de surfaces seraient libérées rapidementdans l’agglomération
Trois communes de l’agglomération sont concernées par la zone C du PEB de Nantes Atlantique :
- Rezé, pour une toute petite partie de son territoire au nord ;
- Bouguenais, sur le quartier des Couëts ;
- Saint-Aignan de Grandlieu, au sud mais pas au cœur de l’agglomération !
Seules Rezé et Bouguenais sont donc concernées par des hectares « libérés à l’intérieur du périphérique » ou juste à côté.
Remarques :
- il est possible de modifier les îlots d’aménagement et de déplacer les implantations des logements ainsi « perdus » sans changer profondément le projet global de la ZAC.
- Même en l’absence de PEB, on ne pourrait pas dans cette zone construire ce qu’on veut : le PPRI (Plan de prévention des risques d’inondation) en classe une partie en zone à aléa fort ou moyen.
La suppression du PEB permettrait de loger 4 000 personnes de plus dans l’agglomération nantaise. Pour atteindre 15 000 ou 16 000 personnes à l’intérieur du périphérique, il faudrait modifier le PLU de Bouguenais et supprimer des terres agricoles en bordure du périphérique et/ou densifier massivement l’existant ... en 20 ou 30 ans. La métropole n’attend pas après ce départ pour densifier au sud Loire, c’est déjà en cours (Rezé, Bouguenais, Saint-Sébastien, Les Sorinières), l’aéroport ne l’empêche pas.
La zone aéroportuaire actuelle (320 ha) s’insère dans une zone d’activités. Bouguenais est déjà coupée en deux zones urbaines.
Les problèmes réels : le prix du foncier et l’emploi
[1] Hypothèse de 2,3 personnes par logement
[2] Document C2/C3, page 54 : densification sur 20 ans (et 2 logements/ha aujourd’hui sous le PEB (!)) Document 2013 JLR/DGAC, page 13 : 7500 logements possibles en 30 ans (et 8 logements/ha sous PEB).
[3] Volume de construction à Nantes métropole (https://plum.nantesmetropole.fr/home/le-plum/le-padd-phase-1/lhabitat.html)
[4] Hypothèses retenues : densité semblable à la dernière opération, Grande Ouche, 320 logements sur 7,5 ha ; 2,5 personnes par logement ce qui est supérieur au taux habituel de 2,3
Mise à jour du 20 avril 2016